D comme Dupont de Ligonnès 

Quelle surprise ! Dupont de Ligonnès présent dans le challenge et repéré dans ma généalogie ! 

Mais c'est par un petit détour. 

Ce billet est bien consacré à Michel Claude, le mari de ma coquetière préférée, Anne Marie Mangenot. 

Je ne sais pas encore tout sur ce personnage, mais les pièces de puzzle s'agencent tranquillement et j'ai des pistes pour compléter ce qui manque. 

Il a tout de suite attiré mon attention à cause des mentions très détaillées de leur acte de mariage du 4 juin 1765. 

Voici l'acte (très lisible, heureusement) et sa transcription un peu modernisée, aérée (!) et ponctuée (sauf erreur de ma part) :

Acte de mariage - AD54 HATRIZE BMS 1765-AN XI 5Mi251/R1 P9/392

L'an 1765, le 4 juin, après avoir publié de nouveau les trois bans de leur futur mariage, par trois dimanches consécutifs, sans opposition dans cette église, 

vu le congé absolu du régiment du Roi cavalerie en date du 30 mai 1764, le dit congé absolu vu par le lieutenant général des armées du Roi, inspecteur général de la Cavalerie, Piquart, vu par le commissaire provincial de la guerre, signé Dubois, certifié par le major du régiment, signé Pernon, approuvé par le maitre de camp, commandant le régiment, signé le duc de Charost, 

vu le certificat de la mort d’Anne Farche, décédée à l’hôpital de St André à Bordeaux, ledit certificat en date du 10 juin dernier signé Fonchaude, curé de St Martial de Ribérac,

vu le certificat de liberté du régiment Cavalerie du Roi en date du 20 avril dernier, donné à Issoudun, certifié par l’officier major du régiment, signé Gérard, et approuvé par le lieutenant-colonel commandant le régiment, signé Ligonnes,

après les fiançailles célébrées, ont été par nous mariés, après que nous avons pris leur consentement, ont reçu la bénédiction nuptiale, 

Michel Claude, âgé de 44 ans, dit La Franchise, cavalier de la compagnie du maitre de camp au régiment de cavalerie du Roi, ledit Michel Claude  veuf de défunte Anne Farche, de Ribérac en Périgord, de cette paroisse, demeurant à Vallière en qualité de garde des forêts de M. le comte du Hautois, d'une part,

et Anne Marie Mangenot, fille des défunts Claude Mangenot et de Barbe Labriet, demeurant à Hatrize en qualité de coquetière, d'autre part,

soit le dit Michel Claude assisté de Jean Baptiste Odille, aubergiste à Hatrize, son cousin germain maternel et de François Portier, vigneron à Norrois-le-Veneur, son beau-frère,

et ladite Anne Marie Mangenot, assistée de Nicolas Labriet, menuisier demeurant à Doncourt, son oncle maternel, de Henry Mangenot, laboureur à Hatrize, son cousin germain paternel qui ont tous signé et marqué "selon l'ordonnance"

Prêtre : Lécrivain, curé de Hatrize et Valeroy. Marques et signatures : Marque de Michel Claude, de Anne Marie Mangenot, de Henry Mangenot. Signature Baptiste Odille, de François Portier, de Nicolas Labriet.

Cet acte est riche, trop riche presque, et je n'ai pas réussi à en tirer tous les fils. 
C'est en tout cas de là que provient mon titre, un peu facétieux : le supérieur de Michel Claude qui approuve sa libération de l'armée est François DUPONT de LIGONNÈS, lieutenant colonel de cavalerie au régiment du Roi, chevalier de Saint-Louis, lointain ancêtre sans doute de l'homme recherché partout aujourd'hui...

J'ai découvert à cette occasion qu'on peut aussi retrouver en ligne certains registres militaires d'Ancien Régime et pas seulement les matricules contemporains. Voici l'extrait qui concerne notre homme :


J'ai ainsi découvert que beaucoup de soldats avaient un surnom qu'ils faisaient enregistrer officiellement. 
En juin 1761, il s'est engagé pour 6 ans, mais il a sans doute été blessé et il est congédié le 30 mai 1764 "pour cause d'infirmité". 
Il est aussi amusant de lire la description sommaire qui nous en donne un aperçu :
"Taille 5 pieds 5 pouces [1.65m], cheveux et sourcils châtain, visage et nez longs, une cicatrice sous le nez".

J'aimerais retracer son itinéraire comme soldat. Il faut que je me plonge dans des documents d'histoire militaires qui ne sont pas forcément en ligne. Quels ennemis ? pourquoi Issoudun, pas très loin de Bourges et si loin de Metz ? A-t-il beaucoup voyagé ? Il faut suivre l'histoire de son régiment.

Et puis, autre énigme : sa première femme Anne Farche. Impossible de trouver sa trace à Ribérac (les états civils ne sont pas tous numérisés), décédée à l'hôpital à Bordeaux : dans quelles circonstances ? Michel Claude était-il présent ? il a eu un certificat de liberté le 20 avril, son congé définitif le 30 mai 1764, elle est décédée le 10 juin. A-t-il eu le temps de faire le trajet Issoudun-Bordeaux ? et pourquoi est-ce le curé de Ribérac qui donne le certificat ? il a sans doute enregistré les informations de l'hôpital, mais le corps est sans doute resté à Bordeaux. 

Je me demande, du coup, à quelle date il est revenu dans sa région d'origine, à l'automne ou l'hiver 1764 sans doute. Est-ce que le comte du Hautois lui confie sa fonction de garde-chasse en raison de ses états de service dans l'armée ou parce qu'il connaît sa famille ? quels sont leurs liens ? 
Et enfin, il se marie avec notre coquetière Anne Marie assez peu de temps après son retour, environ 6 mois sans doute : se seraient-ils déjà connus avant qu'il ne s'engage à l'armée ?  

Ils auront un enfant en 1767, mort à la naissance et enterré le lendemain au cimetière d'Hatrize, "baptisé par le Sr Maillot chirurgien juré à Briey". Peut-être d'autres enfants dont je n'ai pas encore retrouvé la trace, mais au moins une fille, ma lointaine aïeule, Marie Jeanne Claude (1769-1846).  

Michel Claude va mourir le 27 mars 1773. A son décès, il exerce les mêmes fonctions qu'à son mariage mais il est au service de M. de Launay qui est alors le seigneur de Tichémont. Anne Marie va décéder entre cette date et le mariage de sa fille en 1797, sans que je puisse préciser davantage la date pour le moment. Il faut lire tous les actes à Hatrize sur cette période.

Tant de recherches encore possibles... mais qui ne peuvent pas toutes se mener devant l'ordinateur et qui demanderaient à se déplacer. Ce n'est pas prévu.

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Voilà ce que j'adore dans ces recherches. Regarder les dates, essayer de reconstituer la trame d'une vie, chercher les petits détails qui redonnent de la force à ces personnages lointains, une couleur de cheveux, une cicatrice, un métier pittoresque... Et puis, par la force de l'imagination, j'y vois la trame de romans possibles, d'histoires à compléter... Le curé d'Hatrize s'appelle Lécrivain : encore un signe ? 



Commentaires

  1. En cliquant sur le lien, je me disais bien que ce n'était pas de XDDL dont il était question. Il est fort probable en effet qu'il soit de la même lignée, au pire collatéral, ce patronyme (nantais je crois) étant assez rare.

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