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Affichage des articles du novembre, 2022
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 L comme Larrons en foire J'ai été frappée par cette belle et grande photo posée chez un photographe et qui figurait parmi mes photos de famille. Qui étaient ces gens ?  A force de compulser les autres photos, j'ai fini par identifier le plus à gauche. Avec sa casquette, ça n'était pas si facile. Mais je suis pratiquement sûre qu'il s'agit d'Ernest Masson, le grand-père paternel de mon père. Né le 7 février 1867, il est décédé le 17 juillet 1959. Il fut d'abord "domestique de culture" avant d'entrer aux chemins de fer.  On le voit ici sans doute avec deux amis ou voisins que je ne peux identifier. Peut-être voisins de jardin et de verger, car à Nogent il existe toujours des grands espaces à l'extérieur de la ville divisés en petits lopins de terre clôturés où chacun vient faire librement ses cultures vivrières.  On le voit ici le sécateur à la main. Si je cherchais bien dans le tiroir, peut-être même que je pourrais retrouver cet outil à la
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 K comme Kriegsgefangener Kriegsgefangener, autrement dit prisonnier de guerre.  Voici mon grand-oncle, frère de ma grand-mère paternelle : Georges Lauxerrois.  Né le 12 décembre 1894, il est mobilisé et incorporé dès le 5 septembre 1914, à tout juste 20 ans.  Le voici en uniforme, prêt à partir.  Il est versé au 6e régiment d'artillerie à pied stationné à Toul, puis dans le mois qui suit comme canonnier au 4e régiment d'infanterie.  Mais il est porté disparu le 13 juillet 1915, à la cote 263 en Argonne. Un détail de sa fiche matricule nous l'apprend.  Voici les lieux où il "disparaît". La cote 263 et sa tranchée. Photos prises par les Allemands après la bataille. On imagine l'angoisse de la famille : ses parents et sa sœur. Mais on apprend (quand ?) qu'il a été fait prisonnier.  A partir de janvier 1916, il est au camp d'internement de Giessen. On peut voir des photos ici .  Je suis étonnée car on faisait beaucoup de photos officielles dans ce camp, p
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 J comme Jeune poilu Le 11 novembre était la fête préférée de mon grand-père maternel, Fernand Proust, que j'ai bien connu ; j'avais 23 ans quand il est décédé.  Né en mai 1898, il est incorporé en avril 1917, pour ses 19 ans ou presque. Et il sera renvoyé dans ses foyers le 25 mai 1920, soit bien après l'armistice. Mais les combats ont enfin cessé à cette date du 11 novembre (ou à peu près) et les jeunes poilus comme lui ont pu souffler.  Dans les tranchées, il avait eu les oreilles gelées et les pieds aussi en partie. Il en a gardé une horreur absolue de la guerre. Quand il a été décoré, il a mis sa médaille militaire au cou de son chien.  Pour finir avec J comme Joie. Fernand reviendra de la guerre entier et pourra le 12 septembre 1922, il y a 100 ans, épouser ma grand-mère Clotilde Bourgeois. C'est un des couples les plus unis qu'il m'a été donné de connaître.  Voici une photo d'eux fiancés.  --- Je n'ose compter dans mon arbre généalogique, en prena
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 I comme Inconnu (de père) Quand on fait des recherches généalogiques, on tombe parfois sur un enfant abandonné comme le pauvre petit Frimat dont j'ai parlé à la lettre F.  Mais on découvre aussi des enfants nés "de père inconnu". Ce qui bloque aussi les recherches.  Mais surtout, c'est l'occasion de se demander à quelle situation personnelle sont confrontées les "filles-mères" comme on disait autrefois, et leurs "bâtards". Ces mots injurieux laissent entendre des fautes, une absence de moralité, des écarts de conduite... Parfois on voit qu'au mariage de cette jeune femme, l'enfant est finalement reconnu par un père (mais est-il le géniteur ?). En tout cas, les apparences rentrent dans l'ordre.  D'autres fois, et c'est ce que je voudrais raconter aujourd'hui, on tombe sur des "nids" de pères inconnus, envolés, disparus, volatilisés. L'histoire que je vais esquisser part d'éléments factuels, mais donne b
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 H comme Hatrize Hatrize est une petite commune de Meurthe-et-Moselle dont est originaire une bonne partie de ma famille, du côté de ma grand-mère maternelle.  Quand ils ne sont pas d'Hatrize, ils sont des petits bourgs environnants. J'ai essayé de le représenter sur une carte.  Je peux ainsi  retrouver de la famille dans la région, et à Hatrize en particulier, installée depuis le début du XVIIe siècle, mais sans doute bien avant encore. Avant les guerres contemporaines, 1870, 1914, 1940, les gens ne bougeaient guère de leur canton. Je trouve des patronymes qui sont toujours un peu les mêmes : Bourgeois et Pouilleux en particulier ! ça va bien ensemble...  Des prénoms parfois rares ou complètement désuets comme Barbe ou Pierronne pour les femmes, Fiacre ou Hyacinthe pour les hommes.  En tout cas, la bourgade d'Hatrize revient souvent. Je ne suis jamais allée encore sur place mais j'ai trouvé une mine d'informations pour ces petites communes, pour me faire une idée d
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 G comme Girardin Je suis très fière d'une de mes ancêtres, Jehanne Le Clerc, veuve de Pierre Girardin, qui en 1502 fait réaliser un vitrail pour l'église d'Ervy Le Châtel (dans l'Aube) à partir des Triomphes de Pétrarque. Un vitrail exceptionnel qui a donné lieu à une exposition à la Cité du vitrail de Troyes et à une édition illustrée dont les détails vous seront donnés ici .   "La baie des Triomphes d’Ervy-le-Châtel : un vitrail unique au monde Un livre illustrant Les Triomphes n’aurait pu se passer de la pièce unique qu’est "la baie des Triomphes" d’Ervy-le-Châtel. Exposée jusqu’en janvier 2019 à la Cité du vitrail de Troyes, cette baie datant de 1502 provient de l’église Saint-Pierre-ès-Liens dans la ville d’Ervy-le-Châtel. Petit bourg de l’Aube méridionale situé près de Troyes, Ervy était l’une des villes-étapes des marchands du sud en route vers les célèbres foires de Champagne. Ce vitrail est une interprétation inédite des Triomphes , qui lie av
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 F comme Frimat Non, il n'y a pas de faute d'orthographe dans le titre. J'ai bien écrit FRIMAT. C'est le nom de famille de l'époux de la sœur de mon arrière-grand-père.  Clémentine Marie Lauxerrois a épousé à Nogent-sur-Seine le 26 juillet 1886 Henri Louis Frimat. Elle est la demi-sœur d'Arthur avec lequel vous avez déjà fait connaissance à la lettre A. Elle a 21 ans et il en a 35 au jour de leur mariage. Petit clin d’œil du destin : quand le journal annonce la naissance de Clémentine, si on regarde bien l'article précédent qui met à l'honneur les écoliers les plus méritants, on trouve le nom de son futur époux !  Je me suis demandé quelle était l'origine de la famille Frimat. Et je suis patiemment remontée.  Car Henri Louis Frimat est né à Nogent-sur-Seine lui aussi, en 1851 ; je ne pense pas qu’il ait connu une première union avant d’épouser Clémentine le 21 juillet 1886. Ils auront deux fils ; Léon né en février 1887, sept mois seulement après le
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 E comme Exotique Dans les années 1910, l'attrait des pays exotiques et, il faut bien le dire, la politique coloniale de la France, amenait des jeunes gens à partir faire leur service militaire à l'étranger, et tout particulièrement en Afrique du Nord.  Je n'ai pas encore identifié qui est ce beau jeune homme en tenue exotique, photographié à Alger. Voici la photo entière, recto-verso.  Cette photo figure parmi mes photos familiales, mais cela peut être aussi la photo d'un ami de la famille. Pour l'identifier, il faut dater la photo.  Or, le photographe Max a reçu un prix en 1906 et change ensuite le verso de ses photos pour en faire état.  J'ai trouvé ceci sur le Net Donc ce jeune homme se trouvait en Algérie avant 1906. Il serait né aux alentours de 1880-1885 ?  J'ai cherché dans mon arbre généalogique si quelqu'un dans la famille de Pleurs correspondait à ces dates.  J'ai trouvé un "candidat" : Louis Auguste Vergeat né le 10 septembre 18
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 D comme Dupont de Ligonnès  Quelle surprise ! Dupont de Ligonnès présent dans le challenge et repéré dans ma généalogie !  Mais c'est par un petit détour.  Ce billet est bien consacré à Michel Claude, le mari de ma coquetière préférée, Anne Marie Mangenot.  Je ne sais pas encore tout sur ce personnage, mais les pièces de puzzle s'agencent tranquillement et j'ai des pistes pour compléter ce qui manque.  Il a tout de suite attiré mon attention à cause des mentions très détaillées de leur acte de mariage du 4 juin 1765.  Voici l'acte (très lisible, heureusement) et sa transcription un peu modernisée, aérée (!) et ponctuée (sauf erreur de ma part) : Acte de mariage - AD54 HATRIZE BMS 1765-AN XI 5Mi251/R1 P9/392 L'an 1765, le 4 juin, après avoir publié de nouveau les trois bans de leur futur mariage, par trois dimanches consécutifs, sans opposition dans cette église,  vu le congé absolu du régiment du Roi cavalerie en date du 30 mai 1764, le dit congé absolu vu par le l
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 C comme Coquetière Le 4 juin 1765, quand Anne Marie Mangenot épouse Michel Claude, l'acte de mariage précise qu'à Hatrize où elle se marie, en Lorraine, non loin de Metz, dans le bailliage de Briey, elle exerce la profession de "coquetière". Mais qu'est-ce donc ?  Un coquetier est un marchand ambulant récoltant les produits frais (œufs et volailles) dans les fermes pour les revendre au marché.  Mais c'est un métier souvent féminin. La marchande d'œuf est un sujet de tableau ou de gravure assez apprécié, plus ou moins réaliste. J'ai ainsi pu trouver cette représentation. La rue Coquillère à Paris, dans le quartier des Halles, se serait d'abord appelée "rue Coquetière" car c'était là que se tenaient les marchands d'œufs qui arrivaient de toutes les provinces proches pour alimenter Paris.  Rétif de la Bretonne, un auteur de la fin du XVIIIe siècle, présente des historiettes consacrées aux femmes exerçant de petits métiers dans un ou
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 B comme Boulanger Je vous présente Fernand Alexandre Landréat, né le 9 avril 1890, à Pleurs dans la Marne. J'ai colorisé cette photo, ce qui nous le rend plus proche et plus contemporain.  Il est pris en photo dans le fournil car il est un jeune boulanger, sans doute assez content d'avoir du travail au moment de la photo. On peut ainsi voir l'environnement de son travail et le gros pain bien gonflé qui sort du four (au moins pour le temps du portrait). Sur son registre matricule, il est dit "manœuvrier" et au recensement de 1911 il est "ouvrier boulanger sans emploi".  Son père n'est pas boulanger, il est bonnetier (B comme Bonnetier ? ) mais il y a tout de même des boulangers dans la famille. Un de ses oncles, Georges Alphonse Vergeat, est bien boulanger lui, à Pleurs. Ses deux fils, Georges et Robert, cousins de Fernand, seront aussi boulangers. Robert d'ailleurs, de 4 ans son cadet, est en apprentissage chez son père en 1911. J'ai connu c