J comme Jeune poilu


Le 11 novembre était la fête préférée de mon grand-père maternel, Fernand Proust, que j'ai bien connu ; j'avais 23 ans quand il est décédé. 

Né en mai 1898, il est incorporé en avril 1917, pour ses 19 ans ou presque. Et il sera renvoyé dans ses foyers le 25 mai 1920, soit bien après l'armistice. Mais les combats ont enfin cessé à cette date du 11 novembre (ou à peu près) et les jeunes poilus comme lui ont pu souffler. 

Dans les tranchées, il avait eu les oreilles gelées et les pieds aussi en partie. Il en a gardé une horreur absolue de la guerre. Quand il a été décoré, il a mis sa médaille militaire au cou de son chien. 

Pour finir avec J comme Joie.

Fernand reviendra de la guerre entier et pourra le 12 septembre 1922, il y a 100 ans, épouser ma grand-mère Clotilde Bourgeois. C'est un des couples les plus unis qu'il m'a été donné de connaître. 

Voici une photo d'eux fiancés. 


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Je n'ose compter dans mon arbre généalogique, en prenant en considération les collatéraux, combien de jeunes poilus ont ainsi été soustraits au cours ordinaire de la vie. Quant aux mères, sœurs, fiancées, femmes... parfois elles avaient jusqu'à cinq ou six hommes proches d'elles en danger au front. Elles tremblaient en attendant.  Certains sont morts très vite, d'autres ont souffert toute la guerre pour finir eux aussi sous la mitraille. Certains sont revenus, fiers d'être des "anciens combattants" et violemment patriotes, d'autres pessimistes, pacifistes et internationalistes. Mais tous profondément changés. 

 



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