B comme Boulanger


Je vous présente Fernand Alexandre Landréat, né le 9 avril 1890, à Pleurs dans la Marne. J'ai colorisé cette photo, ce qui nous le rend plus proche et plus contemporain. 

Il est pris en photo dans le fournil car il est un jeune boulanger, sans doute assez content d'avoir du travail au moment de la photo. On peut ainsi voir l'environnement de son travail et le gros pain bien gonflé qui sort du four (au moins pour le temps du portrait).

Sur son registre matricule, il est dit "manœuvrier" et au recensement de 1911 il est "ouvrier boulanger sans emploi". 

Son père n'est pas boulanger, il est bonnetier (B comme Bonnetier ? ) mais il y a tout de même des boulangers dans la famille. Un de ses oncles, Georges Alphonse Vergeat, est bien boulanger lui, à Pleurs. Ses deux fils, Georges et Robert, cousins de Fernand, seront aussi boulangers. Robert d'ailleurs, de 4 ans son cadet, est en apprentissage chez son père en 1911. J'ai connu ce Robert quand il était un vieux monsieur. C'était un cousin de ma grand-mère à qui nous rendions visite parfois. 

Je ne sais pas chez qui Fernand a fait son apprentissage. Apparemment pas chez son oncle. J'ai une photo qui montre où il était. Mais je n'ai pas encore pu identifier la boulangerie ni ses propriétaires. 


La sœur de sa grand-mère était mariée elle aussi à un boulanger, Anatole Volant, et son fils a suivi son exemple. Voilà leur boulangerie dans les années 1910-1915 je pense. 


On voit bien que ce n'est pas le même bâtiment et la famille est beaucoup plus nombreuse.

Revenons à Fernand. J'ai recherché tout particulièrement sa trace car j'ai bien connu sa sœur Marceline et même sa mère Martine (décédée à 102 ans !). Disons-le tout net, Marceline avait été rudement éprouvée par la mort de Fernand, à la guerre de 14. Elle avait 18 ans à l'époque. 

J'ai donc recherché la trace de sa mort. D'abord sur le Mémorial en ligne, auquel j'ai, depuis, fourni la photo de Fernand qui n'y figurait pas. 

Il est mort au combat le 27 septembre 1915.

On peut même voir sur le site le terrain des combats où il a trouvé la mort. 

Mais je n'en savais pas plus. Son corps a été restitué plus tard à la famille et il est enterré à Pleurs dans le carré des soldats. 


Son registre matricule ne donne pas davantage de détails sur les circonstances. Mais on peut y lire son signalement complet, sa taille 1,66m, son teint pâle, ses lèvres minces et son menton saillant.


On y voit aussi qu'il a d'abord fait son service militaire comme chasseur à pied, du 10 octobre 1911 jusqu'au 8 novembre 1913. C'est déjà bien long. Il est renvoyé dans ses foyers avec un certificat de bonne conduite. Et il est remobilisé pour la guerre, cette fois, le 2 août 1914. Il va donc combattre plus d'un an avant de "mourir au champ d'honneur". 

Dans le Journal Officiel de 1920, il est décoré à titre posthume. 


Et finalement j'ai pu trouver le récit de ses derniers instants grâce à une source très riche à laquelle je ne pensais pas : l'Echo paroissial commun de deux villages voisins : Pleurs (écrit Pleurre à l'époque) et Gaye (ça ne s'invente pas) en date d'avril 1916. Cette feuille de chou essaie de soutenir les familles en publiant les faits d'armes des jeunes paroissiens, morts ou blessés, au fur et à mesure des informations reçues. 

Et voici donc le récit des derniers instants du pauvre Fernand. 


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J'ai beaucoup de photos anciennes de famille. Celle-ci me pose des problèmes d'identification. Je repère ma grand-mère Georgette et son frère Georges. Je suppose qu'il s'agit d'une photo de groupe de cousins à l'occasion d'une première communion du garçon juste au-dessus de ma grand-mère car il porte un petit brassard comme on faisait à l'époque (vers 1902, au vu de ma grand-mère). Ne serait-ce pas Fernand, ce premier communiant ? qu'en dites-vous ? 











 

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